dimanche 26 mars 2017

Casse-tête. Un article d'Incogni Tom.


Caler la tête ? Evidemment, me répondrez-vous. Malheureusement, cette évidence n'en est toujours pas une pour tout le monde. Pour une raison ou pour une autre - peu de chance qu'elle soit légitime - lors d'une intervention pour un soin de conservation, je retrouve le défunt avec la tête penchée, mal calée sur son support ou tout simplement sans cale aucune. Et intérieurement, je maudis les responsables de ce qui m'apparaît ni plus ni moins comme une négligence qui n'a pas lieu d'être, sans même dire que les familles payent pour un service censé être de qualité, et ça commence plutôt mal. Le défunt n'est pas un tas de viande qu'on dépose sur un plateau ou une table de présentation parce qu'on est pressé, parce qu'il est l'heure de rentrer chez soi, parce qu'on a oublié une partie du matériel, auquel cas, on trouve une solution pour ne pas laisser ce corps, un parent, un grand-parent, dans cet état. Question de respect, de dignité et de conscience professionnelle. Et ici, je ne parle pour l'instant que des raisons morales, qui concernent tous les acteurs du funéraire, de ne pas oublier ce "petit détails".
Outre l'aspect éthique, caler une tête convenablement peut directement influencer un soin de conservation : favoriser un résultat optimal ou au contraire, favoriser les complications au cours du soin voire saboter le résultat final même si ce ne sont pas non plus des conséquences désastreuses. Outre le respect du défunt, il ne faut pas oublier le respect du thanatopracteur qui n'est ni magicien ni fournisseur de matériel funéraire. Tel corps n'aurait pas subi une altération localisée des tissus par les acides gastriques de son vomi qui a coulé parce que la tête n'était pas calée ; tel autre corps n'aurait pas eu la moitié de son visage intégralement marqué par les lividités puisque le sang a migré dans la zone déclive de la tête si cette dernière avait été positionnée comme il se doit. Dans le meilleur des cas, le soin aura lieu rapidement et cette conséquence d'une erreur si facilement évitable sera corrigée par l'injection, voire par les cosmétiques. Dans d'autres circonstances, le corps aura séjourné dans une cellule trop froide, le soin aura eu lieu plus tardivement que prévu et les lividités seront fixées, au mieux, elles éclaiciront mais il faudra compenser plus par les cosmétiques tout en laissant un corps avec un visage naturel. Dans un autre cas, cela favorisera des gonflements du visage pendant l'injection. Tout ça pour une tête mal calée, tout ça pour une poignée de minutes pour ne pas dire de secondes d'un temps qui, s'il est précieux pour vous, l'est aussi pour nous.
Personnellement, en moins d'un an, j'ai déjà été confronté à deux cas particuliers de gonflement unilatéral du visage et dans les deux cas, les lividités étaient importantes sur le côté qui penchait. En comparaison, c'était comme si un oedème de Quincke (qui est bilatéral et qui se produit généralement lors d'une réaction allergique sévère) n'avait atteint le visage que d'un côté. La première fois, c'était lors d'une découverte de corps. Les pompes funèbres avaient trouvé la personne décédée sur le ventre, joue contre terre, avec la partie déclive gonflée. Le second cas était celui d'une personne décédée en établissement de soin, laquelle était restée dans sa chambre pour être présentée jusqu'aux obsèques. Lorsque le corps avait été déposé sur la table réfrigérée, il n'y avait aucune cale sous la tête, pas même un coussin, et la tête penchait. Cependant, aucun gonflement n'avait été remarqué par les proches ou les agents des pompes funèbres. Une bonne demi-journée plus tard, j'étais intervenu pour le soin et avais trouvé un corps avec un côté du visage assez marqué par des lividités et surtout étrangement gonflé, ce qui m'avait instantanément renvoyé au premier corps. Dans aucun des deux cas, après soin, ce gonflement n'avait été résorbé ni aggravé, et dans le premier, il n'y avait aucun oedème sur le reste du corps, le second aux quatre membres et au niveau des flancs. Malheureusement, dans le second cas, les circonstances ont fait que j'ai été suspecté de soin médiocre à cause de ce gonflement du visage qui pourtant était déjà là avant le soin. Les coupables étaient alors innocents et vice versa, le monde à l'envers. Les oedèmes unitaléraux du visage sont rares, même chez le vivant, et je suis donc persuadé que l'inclinaison de la tête chez le défunt y est pour quelque chose. La compression des capillaires du visage par les lividités pourrait-elle générer une fuite d'eau dans les tissus ? Une cause de décès particulière impliquant une augmentation de la pression hydrostatique ou une stase veineuse combinée à une tête penchée peut-elle être à l'origine de cet étrange gonflement ? Je suis retourné voir le second corps plusieurs heures après le soin et le corps était toujours tel que je l'avais trouvé. Mystère... Mais je continue les investigations.

Parlons à présent du temps que l'on perd à faire un travail qui n'est pas le nôtre. Parlons du thanatopracteur qui court pour ne pas rentrer à vingt-trois heures chez lui parce qu'il lui reste d'autres soins après celui-là, loin de là, et qu'on lui fait perdre un temps fou à chercher une solution pour caler la tête. Trouvez-vous normal de nous voir contraints de demander à une famille de nous donner de quoi caler la tête de leur défunt parce que les pompes funèbres n'ont pas fourni le matériel de base pour une présentation digne de ce nom ? Trouvez-vous normal qu'un thanatopracteur perde son temps à faire un travail qui n'est pas le sien, à trouver un substitut de cale-tête parce que sa conscience professionnelle lui dit de ne pas laisser l'innocent muet devant lui avec la tête de travers ? Qu'en penserait la famille qu'il ne prendra heureusement pas, du moins cette fois, en otage dans son combat avec les pompes funèbres ? Souhaitez-vous que nous expliquions à vos clients pourquoi nous avons été forcés de trouver une couverture ou une boîte de gants pour faire ce qui n'avait pas été fait avant notre passage ? Est-il nécessaire de rappeler le rôle de chacun et les notions de respect, de dignité du défunt et de conscience professionnelle ? Il faut malheureusement croire que oui. Alors pour le bien de tous, calez la tête.

Réveillons-nous! Un article de Sébastien Boukhalo

La loi sur l’autorisation des soins sur les porteurs du HIV et des hépatites va surement passer en cette année d’élection présidentielle. Force est de constater que les politiques et les associations de lutte pour le droit à mourir dans la dignité auront gain de cause face à une poignée de professionnels qui, silencieusement, travaillent dans l’ombre.
Au départ, il était question d ‘interdire les soins à domicile, mais là aussi face à la pression d’autres associations, le ministère de la santé abandonne l’idée.

Pour les domiciles, ça peut s’entendre. Il est vrai que le transport dans un « lieu dédié » engendre des frais supplémentaires. Le plus simple aurait été d’interdire de garder les défunts à domicile, mais dans notre pays, cette tradition est encore bien ancrée.

Ces associations, qui n’on aucune connaissance de notre métier et de nos conditions de travail réfléchissent pour nous et nous imposent leur point de vue.
Nous continuerons donc de pratiquer des soins à domicile sans avoir connaissance de la sérologie des personnes que nous aurons à traiter.

Je me suis inscrit depuis quelques jours sur un forum : Séronet, sur lequel je discute avec des séropositifs et je m’aperçois que nous avons une très mauvaise image. ; on pense que nous ne respectons pas les défunts porteurs de maladies transmissibles ; il y a une totale méconnaissance de la pratique de la thanatopraxie. A force d’explications, j’arrive à faire passer l’idée que nous valons mieux que l’image que les médias renvoient de nous.
De mon point de vue, nous sommes les professionnels qui avons le plus d’égards pour les corps des personnes décédées, parce que c’est notre métier de nous occuper d’eux et que nous avons été formés pour cela. Si le législateur avait cru bon d’interdire les soins de conservation sur les corps porteurs de maladies transmissibles, ce n’était pas de notre fait.

A présent, cette loi va passer sans que l’on puisse réagir, mais à titre personnel, ce qui me dérange le plus, c’est qu’elle est devenue électoraliste Bien-sûr, à la veille des élections, on fait du clientélisme et pour se donner bonne conscience, on nous oblige à être à jour du seul vaccin existant (l’hépatiteB) et à présenter des résultats d’analyses sanguines pour obtenir une habilitation. Nous n’aurons bientôt plus qu’à nous promener avec notre petit kit de trithérapie d’urgence à utiliser en cas d’accident ! Et cela s’ajoute aux nouveaux pacemakers ultra miniaturisés dont on ne sait pas encore comment nous allons bien pouvoir procéder pour les explanter…

C’est le monde à l’envers , nous allons être obligés de nous justifier pour pouvoir travailler et nous allons prendre encore davantage de risques . Il est temps de recadrer les choses.
Si nous devons pratiquer des soins sur des corps porteurs de virus transmissibles, qu’on nous le signale au moins, afin que nous puissions prendre nos dispositions en matière de sécurité et qu’on nous donne les moyens d’exercer notre métier dans de bonnes conditions ! Et pour ce qui concerne les pacemakers, il faut soit en laisser la charge aux seuls médecins, les plus aptes à pratiquer ce genre d’actes, ou alors il faut nous former pour cela.
Aujourd’hui, je ne vois arriver aucune réponse à nos questions et je m’interroge sur ce que l’avenir nous réserve.

Comme nous sommes trop peu nombreux pour mener une action au niveau national, je pense que nous devons nous rapprocher des associations, qui ont plus de poids que nous, afin d’entamer un vrai dialogue.
L’échéance est proche mais nous avons encore un peu de temps… Réveillons-nous.






La métaphore du poulet pas rôti

J’espère ne froisser personne si je rappelle en préambule que l’Homme, qui ne descend pas vraiment du singe, n’est cependant qu’une espèce de primates parmi d’autres. Cette grande famille compte 130 espèces de singes et une seule d’humains : l’homo sapiens sapiens, c'est-à-dire nous, seuls rescapés de la dernière ère glaciaire qui a vu s’éteindre notre cousin Neandertal.
C’est l’australopithèque, considéré comme le premier Homme, qui a entamé il y a 5 millions d’années, la séparation entre les humains et leurs autres cousins primates. Depuis, nous régnons en maîtres absolus sur la terre et aucune autre espèce animale ne conteste notre suprématie.
« Nous » avons appris à marcher, à faire du feu, à nous servir d’outils, à parler… Et surtout nous avons développé une conscience. Et pourtant, si notre cerveau a évolué, notre génome est semblable à 98% à celui du chimpanzé. Nous sommes des humains et nous dominons tous les animaux grâce à notre intelligence, mais nous n’en sommes pas moins constitués de la même matière qu’eux. Après notre mort et même si nous avons tout à fait le droit penser que notre âme s’en échappe, notre corps se dégrade de la même façon que celui de n’importe quel animal. Même si cette idée n’est pas réjouissante, une nouvelle biologie se met en place et tout corps, même humain, commence à se décomposer. C’est inéluctable.
Nous savons tous que nous sommes mortels, mais nous l’oublions à chaque instant parce que cette idée est terrifiante et aussi parce que nous sommes incapables de concevoir notre propre fin. Nous rejetons la mort, la nôtre mais aussi celle de nos proches. Confrontés à la perte d’un être cher, il nous faut traverser une série d’étapes et d’états émotionnels avant de parvenir à l’acceptation. Dominés par nos sentiments qui inhibent notre raisonnement, il nous est impossible d’envisager le défunt en tant que cadavre.
S’il n’est pas question d’expliquer à une famille encore sous le choc de l’annonce du décès, le processus de décomposition dans ses moindres détails, il est en revanche indispensable pour tout conseiller funéraire d’en avoir connaissance. En effet, s’il est chargé d’organiser les obsèques, on lui confie également un corps humain, dont il devient responsable. Il lui appartient donc d’anticiper les problèmes et de proposer des solutions, car elles existent. La plus efficace et la seule qui permette à l’heure actuelle d’exposer un défunt dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité et de laisser de lui une dernière image apaisée et apaisante est la Thanatopraxie, mais on peut également avoir recours à la table réfrigérante, à la rampe, ou tout simplement à la cellule réfrigérée. L’important est de connaître les limites de toutes ces méthodes de conservation.
Il faut bien distinguer la manière dont on doit expliquer le processus de décomposition et les solutions qui permettent de l’enrayer ou simplement de le ralentir aux professionnels qui devront dispenser les meilleurs conseils aux familles et les mots soigneusement pesés et choisis avec lesquels ces mêmes professionnels devront aborder cette question délicate avec les familles.
Il est évident que personne ne rapporte de cadavre humain du supermarché, la métaphore du poulet non vidé me semble donc bien plus parlante. C’est l’argumentaire que j’utilise couramment avec les futurs conseillers funéraires. Laisse-t-on un poulet non vidé à température ambiante ? Non, et bien les conséquences d’une exposition à température ambiante sans aucun traitement sont les mêmes pour un corps humains que pour un poulet. Je pense que tout un chacun est accessible à ce raisonnement, qui relève de la logique la plus élémentaire et qui ne revient en aucun cas à comparer un humain à un poulet, mais simplement à provoquer une prise de conscience. Nous sommes constitués de la même matière que les animaux et nous dégradons de la même manière. C’est un fait, pas une simple vue de l’esprit.
Nous savons tous que notre enveloppe charnelle n’est pas éternelle, mais lorsque nous sommes touchés par un deuil, il nous est impossible de l’entendre. Notez bien que je dis « nous », parce que je m’inclus également. Nous Thanatopracteurs, conseillers funéraires, porteurs ou fossoyeurs, sommes simplement des humains comme les autres. Nous sommes confrontés aux mêmes épreuves tout au long de notre vie et nous devons nous aussi faire face à la perte de nos proches. Lorsque je parle aux familles, je puise simplement dans mon expérience personnelle pour trouver les mots justes.


 Ce n’est pas simple, tout comme de s’aventurer à écrire sur un sujet aussi tabou que la décomposition humaine. C’est très facile d’aller prendre un mot ou une phrase et de les placer en dehors de leur contexte pour leur faire dire n’importe quoi… Décider d’exprimer ses idées, c’est forcément s’exposer. Mais qu’on adhère ou pas à mon propos, il émane de ma propre réflexion, mûrie durant toutes ces années passées à m’occuper des défunts et à essayer de partager mon expérience et de transmettre mes connaissances.

Thanatopracteurs, qui êtes-vous?

Embaumeurs, le mot est plus joli mais peut prêter à confusion, c'est la raison pour laquelle nous sommes devenus des Thanatopracteurs. La Thanatopraxie n'est en aucun cas comparable à l'embaumement rituel pratiqué dans l'Égypte antique. Son but n'est pas religieux. Nous préservons l'intégrité du corps, nous le restaurons même lorsque cela est nécessaire. Il s'agit d'un embaumement chimique.
Notre formation se déroule sur deux ans. La théorie, qui donne lieu à un concours en deux parties, la médecine d'abord, puis la Thanatopraxie et les matières ayant trait au funéraire. Les reçus apprennent ensuite le métier avec un Thanatopracteur avant d'être évalués. Si leur évaluation est favorable, ils apparaissent alors sur la liste des titulaires du Diplôme National de Thanatopracteur, qui nous donne le droit d'exercer.

Que faites-vous?

Nous effaçons du visage les stigmates de la souffrance et de la mort et nous bloquons le processus biologique de dégradation naturelle du corps afin de permettre aux familles de veiller sereinement leurs défunts et de commencer le travail de deuil sur une image apaisée et apaisante.
La Thanatopraxie est à l'heure actuelle la seule technique permettant de conserver le corps d'un défunt dans de véritables conditions d'hygiène et de sécurité. Des solutions palliatives
utilisant le froid, telles que les tables réfrigérées, existent mais ne sont en aucun cas des substituts et ne sont pas comparables en terme d'efficacité.

Comment avoir recours à vos services?

La Thanatopraxie est un service extérieur aux pompes funèbres, sauf dans le cas où l'entreprise emploie un Thanatopracteur. Les soins ne sont pas obligatoires mais ce service existe et doit être proposé aux familles car c'est à elles et à personne d'autre qu'appartient la décision de les faire pratiquer ou non.
Les entreprises de pompes funèbres ont généralement l'habitude de collaborer avec l'une ou l'autre des sociétés de Thanatopraxie mais ne peuvent que proposer les services de cette société et non l'imposer. Les familles sont libres de faire appel au Thanatopracteur de leur choix.

Réponse à l'AFIF

Monsieur, je viens de lire le chapitre concernant la Thanatopraxie (http://www.afif.asso.fr/francais/conseils/conseil35.html#Autorisations%20et%20mises%20en%20oeuvre) que vous avez écrit sur votre site de désinformation.
Devant tant d'ignorance et d'allégations fausses, je ne sais pas par où commencer...
Vous prétendez que le carboglace est le moyen le plus utilisé. Cela est totalement faux, il n'est encore utilisé à ma connaissance que dans de très rares cas et ce uniquement dans de très grandes villes comme  Paris ou Marseille. D'ailleurs, même si les pompes funèbres le considéraient encore comme une alternative au soin de conservation (ce qui n'est pas le cas), il est devenu à peu près introuvable. Quant à son efficacité, elle est la même que pour tous les moyens utilisant le froid: très limitée donc et surtout sans aucun effet sur l'apparence du défunt. Je me permets de vous rappeler (ou peut-être de vous expliquer) que le but recherché n'est pas la conservation en soi mais la présentation dans de bonnes conditions d'hygiène et de sécurité.
Avez-vous la moindre connaissance du processus naturel de la dégradation des corps? Pensez-vous que l'application de carboglace peut l'arrêter? A vous lire, je me demande si vous avez seulement déjà eu l'occasion de voir un corps..
Pour ce qui concerne vos allégations sur les fluides de conservation, elles sont tout bonnement délirantes et scandaleuses. Rien de ce que vous écrivez n'est vrai. Pour commencer, la composition des fluides: faux, leur concentration en formaldéhyde: encore faux. Votre pseudo documentation doit dater des tout débuts de la Thanatopraxie en France. La liste des centres de formation et les textes officiels que vous publiez sont tout aussi obsolètes.
Le protocole du soin de conservation que vous présentez est incomplet et truffé d'erreurs.
 Pourquoi vous lancer dans l'explication de choses que vous ne connaissez pas? Et ce sans même prendre la peine de vous documenter auprès de personnes compétentes avant?
Dernier point maintenant: Vos vérités
_Le formol qui provoquerait des leucémies
_Les émissions de dioxine
_"les scandales" que vous dénoncez
Sachez tout d'abord que nous ne pratiquons pas les soins "lors des cérémonies". Ensuite, veuillez je vous prie publier sur votre site les études et les preuves qui corroborent ce que vous affirmez. Si vous n'êtes pas en mesure de le faire, il vous faut par souci d'honnêteté (à laquelle vous semblez être si attaché) retirer tout cela. Vous pérorez sur des sujets que vous ne maîtrisez pas et prétendez donner des leçons. La profession serait parfaitement en droit de vous poursuivre en diffamation.

"L'Association française d'information funéraire ainsi que maintes sociétés de pompes funèbres respectueuses regrettent que la présence de la police ne soit plus obligatoire au moment de ces injections.
Des scandales éclatent : facturations sans mise en œuvre, tromperies, personnel non diplômé, non traitement des liquides aspirés..."

Vous jetez l’opprobre sur toute une profession. Qui êtes-vous pour vous le permettre?
Vous prétendez informer les gens? Commencez par vous informer vous-même.


Ce mail sera mis en ligne, je me passerai de votre avis comme vous vous êtes passé du nôtre avant de publier ce ramassis d'inepties.

Thanato, relève la tête!

Thanato, tu exerces un des plus vieux métiers du monde, mais
personne ne sait ce que tu fais,

Thanato tu dégoûtes, tu effraies, tu fascines,

Thanato, on te traite de barbare, on te dit que tu es un
vautour, que tu vis de la mort et du malheur,

Thanato, on t’accuse de polluer, de ne pas respecter les
lois,

Thanato, tu ne sers à rien, tu es un phénomène de mode, on peut te remplacer par de la glace carbonique,

Thanato, tu n’arrives jamais assez vite, tu n’en fais jamais
assez,

Thanato , tu es trop cher,

Thanato , tu travailles quand les autres mangent, dorment ou
sont en week-end,

Thanato, tu vis dans ta voiture, tu trimbales tes valises, tu
soulèves comme les fourmis plusieurs fois ton poids,

Thanato, tu mets ta santé en péril à chaque soin,

Thanato, tu n’as pas de vie de famille,

Thanato, tu es homophobe, tu n’as pas de cœur, tu es une
mauviette qui a peur d’un tout petit virus,

Thanato, relève la tête !

La Thanatopraxie, une profession confisquée

Il est une tradition extrêmement ancienne dans notre pays, celle de veiller les morts. C'est pour cette raison qu'à chaque époque de notre histoire, des techniques d'embaumement ont été imaginées, sans grand succès jusqu'aux premiers soins de conservation. Cette technique, importée d'Angleterre au milieu du siècle dernier a d'abord été réservée aux personnalités et aux notables. C'est au cours des quinze dernières années que la Thanatopraxie a pris son essor et s'est réellement démocratisée.
Aujourd'hui, elle est devenue accessible au plus grand nombre. Chaque famille endeuillée peut ou devrait pouvoir avoir recours aux services d'un Thanatopracteur.
L'acte en lui même ne peut légalement être pratiqué que par un professionnel diplômé et implique la mise en œuvre d'une technique, de matériel et de produits. Il a donc un coût.
La Thanatopraxie, est un service extérieur dans la plupart des cas (un Thanatopracteur peut être intégré au personnel de l'entreprise), ce sont cependant les pompes funèbres qui servent d'intermédiaire entre le Thanatopracteur et les familles. Ce sont elles également qui facturent les soins. Le Thanatopracteur est donc par le fait un sous traitant des pompes funèbres.

C'est au « client » pompe funèbre que le Thanatopracteur « vend » ses prestations. La différence entre le prix du soin « acheté » et celui du soin refacturé a une raison d'être. L'entreprise de pompes funèbres s'occupe de proposer le soin à la famille, d'effectuer les démarches, de contacter le Thanatopracteur et met le plus souvent ses locaux à sa disposition. Il est donc normal que le soin ne soit pas revendu à prix coûtant. Tout cela est strictement encadré par la loi.
Chaque année, le prix des fournitures augmente, il en est de même pour le carburant et tous les autres postes. Les entreprises de pompes funèbres répercutent naturellement cette augmentation sur leurs propres tarifs, tout cela est logique. Ce qui ne l'est pas en revanche, c'est qu'en dépit de cette augmentation constante, les tarifs des soins « vendus » aux pompes funèbres sont en chute libre. Il en est de même pour les salaires des Thanatopracteurs.
Comment expliquer ce déséquilibre?

A partir de 2003 et alors que la profession était très peu connue et le milieu funéraire assez fermé, quelques émissions et séries télé ont contribué à la promouvoir. Cette brusque médiatisation a déclenché beaucoup de vocations pas forcément toujours réfléchies. C'est ainsi qu'avant la mise en place en 2010 du numerus clausus, qui limite le nombre de reçus à l'examen théorique, un grand nombre de nouveau diplômés sont arrivés sur le marché de l'emploi qui n'a pas pu les absorber. Les Thanatopracteurs ne sont en aucun cas trop nombreux, simplement leur répartition sur le territoire français est totalement déséquilibrée et beaucoup d'entre eux ont choisi de s'installer à leur compte, faute de postes vacants. Nouveaux et inconnus sur des secteurs déjà bien desservis, les Thanatopracteurs qui ont franchi le pas ont commencé à brader leur savoir faire pour se rendre attractifs auprès des clients pompes funèbres et ont ainsi amorcé la baisse des tarifs qui depuis 10 ans a bientôt achevé de dévaloriser totalement ce métier pourtant si noble.

Il serait bien vain et inutile de chercher un coupable. Les Thanatopracteurs indépendants qui n'ont pas su réagir à temps ont leur part de responsabilité, tout comme les grands groupes qui ont vu là une manne de main d'œuvre bon marché et celles des entreprises de pompes funèbres qui ont appliqué des marges déraisonnables. Se rejeter la faute ne ferait pas avancer le débat. Nous devons plutôt réfléchir à des solutions pour sortir de cette crise qui menace la profession, sans quoi c'est la Thanatopraxie telle qu'elle est pratiquée actuellement qui va tout simplement disparaître. Les Thanatopracteurs doivent relever la tête et retrousser leurs manches pour redresser la situation. La baisse des tarifs induit celle des salaires et forcément celle de la qualité des soins alors qu'elle ne se répercute en aucun cas au niveau des familles.


Que faire alors? Tout d'abord assainir les relations entre les pompes funèbres et les Thanatopracteurs. Nous devons collaborer ensemble au service des familles en dehors de tout rapport de force. Le travail bien fait a un prix. Il faut mettre en place une charte et un label de qualité qui seront une garantie autant pour les professionnels du funéraires que pour les familles qui seules ont le choix de faire ou non pratiquer des soins et de décider du Thanatopracteur qui les exécute.
Ensuite, il faut communiquer davantage sur notre métier, avoir une visibilité dans les Mairies, et les établissements de santé et maisons de retraite. La liste des entreprises de Thanatopraxie agréées doit y être déposée et être consultable par tous. Nous devons aller à la rencontre de ces professionnels aussi et faire un gros travail d'information sur le terrain.
Enfin, les Thanatopracteurs doivent reprendre le contrôle de leur propre profession afin de la revaloriser et d'assurer son avenir.

Nous sommes des Thanatopracteurs formés et titulaires d'un Diplôme National, notre métier est de pratiquer les soins aux défunts dans l'intérêt des familles.